Selon un sondage exclusif Sponsoring.fr/Future Thinking SSI, près des deux tiers des Français (65 %) estiment que l’image du handball sera durablement affectée par l’affaire du match présumé truqué Cesson-Montpellier. Les professionnels du sport business jugent également sévèrement l’affaire, mais ils conservent un certain recul.
Champion olympique en août, vilipendé quelques semaines plus tard, le handball traverse une zone de turbulences à laquelle il n’était pas préparé. Le public non plus. A la lecture des résultats du sondage Sponsoring.fr/Future Thinking SSI réalisé entre le 5 et le 9 octobre sur l’image du handball, les réactions sont à la hauteur de l’engouement suscité par la discipline au cur de l’été. Premier constat : l’affaire ne laisse personne insensible. 9 % seulement des Français n’ont pas entendu parler de l’affaire ! Tout le monde se prononce, relève Stéphane Marder, Président de Future Thinking SSI.
Nous sommes dans le registre de l’émotion
Les résultats à la première question sont sans appel. L’affaire est toujours en cours, mais les Français jugent, dans leur grande majorité (65 %), qu’elle va ternir durablement l’image du handball. Il est trop tôt pour porter un jugement sur les conséquences. Le public réagit avec passion à une affaire ultra-médiatisée, estime Etienne Capon, directeur général de la Ligue nationale de handball (LNH). Ces résultats ne me surprennent pas fondamentalement. Nous sommes dans le registre de l’émotion, continue le dirigeant de la LNH. Stéphane Marder n’est pas de cet avis. Les chiffres parlent. Les Français ont été choqués par les révélations de l’affaire. Les résultats de l’équipe de France, l’image des joueurs ne les avaient pas préparés à ça, estime notre expert. La période du sondage, soit quelques jours après l’intervention policière à la fin du match PSG Handball-Montpellier (dimanche 30 septembre), pourrait expliquer une réaction plus épidermique que réfléchie et posée de la part des sondés. Pourtant Stéphane Marder juge la chose peu probable. Le résultat serait peu ou prou le même aujourd’hui. Le public se projette : 65%, ça reste élevé. Nous sommes dans le registre de la suspicion avec un Français sur cinq convaincus de l’impact négative de l’affaire sur l’image du handball, dit-il.
55% des professionnels du sport business partagent l’avis du grand public
Chez les professionnels interrogés, le jugement est le même, 55 % répondent également oui sur le sujet, avec 17 % d’entre eux affirmatifs sur la question. L’avis des professionnels du sport business n’est pas aussi éloigné que ça du grand public, décortique Stéphane Marder. Au moins une moitié de l’écosystème du sport business a été choquée par ces révélations. Grand public et professionnels se découvrent des points communs. Les positions divergent ensuite. Faut-il punir sévèrement les joueurs convaincus de tricherie ? Ou plutôt faut-il les exclure à vie ? Ici, la réponse des Français est plus divisée. Ils répondent oui à 47 %. Mais avec toujours une part très importante (27 %) de tout à fait. Les professionnels ont une approche plus rationnelle. Le non l’emporte largement pour 71 % d’entre eux. Mais, note Stéphane Marder, il reste une proportion importante de sondés dans les deux publics qui ne veulent plus voir ces joueurs.
Comme le coup de tête de Zidane
Conclusion de Stéphane Marder : Les Français expriment leur inquiétude dans ce sondage. Cette affaire est une mauvaise surprise. Pour le handball, le discours a changé en quelques semaines. On parlait positivement du handball jusqu’ici. Depuis l’affaire, la discipline est tombée dans le registre du coup de tête de Zidane en finale de la Coupe du monde. Ce sera compliqué de retourner l’opinion publique.
Pour l’instant, le handball n’est pas impacté par ce feuilleton judiciaire. La tendance serait même plutôt à la hausse concernant les affluences dans les salles et les audiences à la télévision avec un record d’audimat pour Canal+ lors de la diffusion du match PSG-Montpellier (452.000 téléspectateurs). Alors que la LNH cherche à attirer de nouveaux partenaires, elle ne pense pas être handicapée dans ses démarches par le tumulte judiciaire. L’affaire n’a pas remis en cause nos discussions avec de futurs partenaires, dit Etienne Capon. Les contacts avaient déjà été établis. Les prospects ne sont pas effrayés. Ils savent prendre du recul. La vraie conséquence est ailleurs : Aujourd’hui, le handball est devenu un sujet médiatique, mais la Ligue passe plus de temps à parler de cette affaire que des résultats sportifs.
Méthodologie
Dates de réalisation : Du 5 au 9 octobre 2012
Mode de recueil : Internet
Echantillons :
Grand public :
1000 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
Méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille, habitat et région.
Professionnels :
196 personnes, représentant un échantillon de professionnels du Sport Business (sponsors, agences, clubs, etc.)
Méthode aléatoire à partir d’un fichier professionnel