Même si Renault s’est progressivement désengagée de son écurie de Formule 1, la marque au losange n’entend pas quitter les circuits. Carlos Tavares, directeur général délégué, rappelle que l’engagement de Renault en F1 est durable. Si trois conditions sont remplies.
Depuis qu’il a cédé son écurie de F1 (Genii capital, un groupe luxembourgeois, a d’abord racheté 75 % des parts en 2009, puis les 25 % restants lors de la dernière intersaison), Renault se consacre à son activité de motoriste. Le constructeur français, qui fournissait déjà les moteurs de son (ex) équipe et de Red Bull, s’est entendue fin 2010 avec la structure Team Lotus et début juillet avec Williams pour 2012.
C’était un choix raisonnable qui nous a amenés à un niveau de dépense conforme à nos moyens, explique Carlos Tavares à l’AFP. Renault n’a pas des fonds infinis. Cette décision a permis à l’entreprise de recentrer son effort sur le coeur de la course, les moteurs. L’économie est substantielle. Plutôt que de payer 220 millions d’euros annuels pour une écurie, le constructeur français en débourse désormais 60 pour fournir des blocs moteur. Mais les retombées sont-elles les mêmes ? Je ne sais pas si nous avons perdu quelque chose. Mais nous pouvons faire plus et mieux au niveau de l’utilisation de nos résultats sportifs, constate Carlos Tavares.
Carlos Tavares : Il faut regarder notre engagement en F1 avec un prisme mondial
Jean-François Caubet, le directeur de Renault Sport, évalue de son côté le retour sur investissement de l’activité moteurs à deux à trois fois la mise en terme d’image et de publicité. C’est un petit peu comme quand Renault F1 était championne du monde, assure-t-il. Les dirigeants du groupe rappellent que la vocation de Renault est de vendre des voitures partout dans le monde. Nous sommes une entreprise française, fière de l’être. Mais nous avons une vocation à faire du business sur le monde entier. Il faut regarder notre engagement en F1 avec un prisme mondial, indique Carlos Tavares.
D’où la nécessité d’utiliser la F1 comme un véhicule de renforcement de l’image, si possible environnementale, affirme-t-il. Le passage de l’actuel moteur V8 gourmand en essence à un V6 avec système de récupération d’énergie et de contrôle de la consommation en 2014 va dans ce sens. Notre stratégie est d’être les leaders en matière de véhicules à zéro émission. Tout ce qui concourra à la réduction des émissions de CO2 et à véhiculer un message qui va dans ce sens est une démarche positive, observe Carlos Tavares. La présence de Renault dans la discipline semble dès lors acquise pour de longues années. Notre engagement en F1 est un engagement durable dès lors que des conditions de coûts, d’image et d’équité sportive sont réunies, commente-t-il. Tant que ces conditions-là seront respectées, il n’y a pas de raison qu’on ne soit pas en F1. On y est depuis presque trente ans. On a déjà démontré notre passion. On continue de le faire tous les jours.