Le fair-play financier ne serait bientôt plus un souci pour le Paris SG. Le club parisien s’apprête à signer un contrat de sponsoring jamais vu encore en France avec la Qatar national bank (QNB) pour un montant estimé à 100 millions d’euros par an ! De quoi remettre en cause le bienfondé du fair-play financier de l’UEFA.
Le FC Barcelone, Manchester United, le Real Madrid ou bien encore Manchester City sont tous battus. Et à plate couture. Selon un document reçu par l’AFP, le Paris SG s’apprête à signer le plus important contrat de sponsoring de l’histoire. Encore mieux que les Jeux olympiques. Depuis février dernier, un accord existe entre le club parisien et la Qatar National Bank (QNB), matérialisé par des publicités sur la panneautique du Parc des Princes. Cette fois, on passe à l’échelle au-dessus. Et même très au-dessus. Le PSG et QNB vont contracter pour un montant total de 350 à 400 millions d’euros sur quatre ans ! Dans l’hypothèse haute, le Paris Saint-Germain serait en mesure d’afficher un sponsor maillot valorisé à 100 millions d’euros par an. Du jamais vu.
QNB deviendrait dès la saison prochaine le sponsor maillot du PSG. Il délogerait ainsi Fly Emirates, dont le contrat court jusqu’en 2014. En place depuis 2006, la compagnie aérienne ne débourse que 3,5 millions d’euros par an pour s’afficher sur le maillot parisien. Mais comment expliquer l’écart entre les deux contrats ? L’accord avec QNB comprendrait le naming du Parc des Princes. L’explication ne suffit pas.
Le précédent Etihad
Tout le monde l’aura compris. L’accord qui se dessine ressemble fort à une subvention déguisée pour contourner les règles du fair-play financier. Manchester City et Etihad avaient procédé de la même façon la saison dernière en annonçant un accord de sponsoring de 400 millions de livres, mais sur dix ans, entre la compagnie aérienne, sous le giron du gouvernement émirati, et le club anglais, propriété du Sheikh Mansour membre de la famille régnante d’Abu Dhabi.
Le contrat doit être pris en compte à hauteur de sa juste valeur
L’UEFA a prévu une parade dans l’examen des bilans des clubs. Le contrat de sponsoring doit être pris en compte qu’à hauteur de sa juste valeur au regard des conditions du marché. Pris au pied de la lettre, l’accord qui se dessine est tout simplement hors normes. Toutefois, il ne l’est pas plus que celui qui lie le FC Barcelone et la Qatar Foundation pour 30 millions d’euros par saison. Comme dans le cas parisien, où se trouve la logique économique et marketing dans cette association ?
Il sera difficile à l’UEFA de se faire entendre sur ce chapitre. Dailleurs, elle na rien trouvé à redire sur l’accord City-Etihad. La distorsion de concurrence semble caractérisée, mais l’UEFA a-t-elle vraiment le choix ? Même si l’accord est destiné à renflouer les déficits de façon détournée, pourquoi un propriétaire de club ne pourrait-il pas assumer lui-même ce déficit en le gommant par un contrat marketing ? C’est toute l’ambiguïté du fair-play financier que l’UEFA veut imposer. Arsène Wenger, le manager d’Arsenal, estime que cela pose la question de la crédibilité du fair-play financier (…) Le sponsoring doit être au niveau du prix du marché. Décidément, personne na compris que ce nouveau PSG était hors marché.