David Beckham stoppe sa carrière de joueur de football professionnel. Aussitôt l’information rendue officielle, Viagogo, la plate-forme d’échange de billets du Paris SG, a constaté une hausse de 312% de la demande pour assister à la rencontre du club parisien face à Brest, la dernière de l’Anglais au Parc des Princes. L’effet Beckham, c’est ça. Ni joueur génial, ni grande gueule, il provoque dans son sillage un comportement irrationnel. Le Paris SG en a profité au cours des derniers mois. Pour l’ancien joueur, une nouvelle carrière commence : celle de marque vivante.
Vrai héros britannique. Comme toujours, la presse britannique a fait dans la demi-mesure pour réagir à l’annonce de la fin de carrière de David Beckham. A l’unisson, les titres anglais ont rendu hommage à l’incroyable carrière de sa superstar du football. Merci, David, a lancé en Une le quotidien populaire The Sun, qui n’a pourtant jamais ménagé ses critiques contre l’ancien international anglais.
La presse britannique parle d’une seule voix
Comme le reste des journaux britanniques, le tabloïd avait notamment critiqué Beckham après l’élimination de l’Angleterre face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 1998 : le joueur vedette avait reçu un carton rouge, et son expulsion avait de l’avis général largement contribué à la défaite de son équipe. La semaine dernière, le plus fort tirage de la presse britannique lui a consacré un supplément spécial de 12 pages ainsi qu’un éditorial dithyrambique. Le genre de traitement réservé aux personnalités… disparues. Un gars issu d’une famille ordinaire devenu une superstar, rappelle le tabloïd. L’incarnation d’un idéal : en travaillant dur et en étant honnête, les rêves peuvent vraiment se réaliser. Le Guardian était dans le même ton. D’une figure haïe… au statut de star qui a longtemps transcendé son sport, l’odyssée planétaire de David Beckham a fait de lui l’une des célébrités les plus reconnaissables, les plus sur-analysées et les mieux payées de notre époque, écrit le quotidien. A peine plus mesuré, le Times a salué de son côté le service rendu par Beckham à son pays en s’impliquant dans la campagne qui a permis à Londres de décrocher les jeux Olympiques l’an dernier. On l’ajoutera dans la longue liste des raisons qui ont conduit Paris 2012 à l’échec. Le Daily Telegraph estimait quant à lui que l’icône du football mais aussi de la publicité et du show-biz, n’était pas n’importe quel joueur de football. Il était l’incarnation, pour le meilleur et pour le pire, du football moderne.
Au service de la marque PSG
L’annonce de sa retraite (sportive) vient mettre un terme à sa courte aventure avec le Paris SG, pour lequel il a été pendant quatre mois un incomparable ambassadeur, même s’il n’a pu faire mieux que jouer les utilités sur le plan sportif. Beckham, on l’a pris seulement pour faire des photos, pour faire des conférences de presse, pour vendre des maillots. C’est vous qui ne le connaissiez pas. Moi, je le connaissais, mordait le directeur sportif du PSG, Leonardo, après une rencontre de Coupe de France contre l’Olympique de Marseille. Il n’y a pourtant aucune honte à avouer que l’Anglais était d’abord un totem pour le club parisien avant d’être un joueur. C’est dans son rôle d’ambassadeur de la marque PSG que Beckham a apporté sa plus grande contribution. Sa conférence d’intronisation au Parc des Princes ? Record d’accréditations et retransmission par les médias du monde entier. Son premier entraînement parisien, même chose. Etc.
Sa rocambolesque tournée de cinq jours fin mars en Chine illustre le grand écart auquel était constamment soumis l’Anglais. Injustifiable sur le plan sportif, elle avait offert au club parisien une visibilité unique sur un continent où Becks est une idole. Il peut bien jouer au football en costume et en mocassins, on lui pardonne tout. L’impact de Beckham sur le plan marketing est pour l’heure difficile à chiffrer mais les dirigeants parisiens avaient en tout cas fait part de leur souhait de le voir continuer avec le PSG. Je suis triste de cette décision, j’aurais adoré le voir jouer une année supplémentaire sous les couleurs du Paris Saint-Germain, a réagi le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi après l’annonce de Beckham. Nous discutons actuellement des possibilités de continuer à travailler ensemble au Paris Saint-Germain, a-t-il ajouté sans pouvoir préciser dans quel rôle Beckham pourrait être utilisé.
Plus footballeur, mais plus que jamais marque
Sans ses crampons, Beckham va-t-il conserver cette cote irrationnelle auprès du public et des médias ? Ses sponsors personnels, Adidas en tête, n’ont pas l’intention de le laisser partir. L’équipementier lui a offert un contrat à vie. Il pourrait devenir le Michael Jordan de marque aux trois bandes avec le développement d’une ligne de produits à son nom. Ce qu’il fait déjà avec les magasins suédois H&M. Selon le cabinet Brand Finance, spécialisé dans lévaluation de valeur des marques, la marque Beckham pourrait être valorisée autour de 500 millions de dollars en tenant compte de ses différents contrats d’ambassadeurs de l’ancien joueur. Celui avec le football chinois est évalué à 50 millions de livres sur cinq ans. L’annonce d’aujourd’hui représente le début d’un nouveau chapitre pour la marque Beckham, commente David Chattaway, en charge du département Sport chez Brand Finance. Alors que Beckham est déjà affilié à certaines des plus grandes marques internationales, nous prévoyons que la marque Beckham pourrait rapidement devenir une marque mondiale en soi. Il convient également de rappeler que David Beckham est extrêmement actif dans les uvres de charité, comme il le fait déjà dans son rôle d’ambassadeur de l’Unicef. On s’attend à ce qu’il complète ses activités commerciales avec des uvres de bienfaisance dans les pays en développement, avec peut-être une Fondation David Beckham. Le Britannique a déjà commencé en débarquant à Paris, annonçant que son salaire parisien serait reversé à des associations caritatives.
Si le joueur Beckham va s’éteindre doucement, on n’a pas fini d’entendre parler de la marque David Beckham.
Le nouveau maillot du PSG dévoilé par erreur
Gregory van der Wiel, le défenseur néerlandais, a dévoilé le maillot Nike du Paris SG par erreur sur Internet. Il a publié sur son compte Instagram une photo de la tunique pour la saison prochaine avant la présentation officielle au public du Parc des Princes contre Brest. Lorsque le défenseur néerlandais s’est rendu compte de son erreur, il a supprimé la photo. Mais trop tard, puisqu’elle avait déjà fait le tour du web. Que Van der Wiel se rassure : des photos des nouveaux maillots (domicile et extérieur) avaient déjà fuité avant sa boulette.
A noter que le public parisien était d’une humeur frondeuse au coup d’envoi du match. Lors de la présentation du maillot 2013-2014, avec le nouvel emblème du club, des sifflets sont descendus des tribunes.