La renégociation du contrat d’équipementier de l’équipe de France de football a été plus rapide que prévu. La Fédération française de football (FFF) choisira en effet le 22 février l’équipementier de la sélection nationale pour la période 2010-2018 à l’issue d’une consultation entamée début janvier.
Il y a peu, le président de la FFF, Jean-Pierre Escalettes avait estimé que le maillot bleu était sous-évalué par l’équipementier Adidas (10 millions d’euros par saison), au regard des contrats signés par d’autres fédérations. Le maillot de l’équipe de France est sous-évalué par rapport à ce qu’il vaut en regardant ce qui se fait en Europe, quand on voit les chiffres qui sont avancés ou la lutte que se livrent les équipementiers de haut niveau pour avoir des produits phares, avait dit M. Escalettes. Le président Escalettes avait conclu: Il y a une vraie bagarre entre les équipementiers et croyez que nous ferons tout pour que cette bagarre soit la plus positive pour notre Fédération.
Le duel auquel se sont livrés Adidas et Nike pour l’équipe nationale d’Allemagne a donné des idées à la FFF. Au cours de l’été 2007, la fédération allemande (DFB) était passée près de quitter Adidas, son partenaire historique, pour rejoindre le géant américain. Nike avait proposé 500 millions d’euros sur huit ans pour équiper les joueurs de la Nationalman-nschaft ! La DFB avait alors refusé de reconnaître un accord verbal passé en août 2006 avec Adidas pour la reconduction sur quatre ans, jusqu’en 2014, du contrat qui les lie. Après avoir entamé des négociations, la DFB et Adidas se sont entendus pour signer une prolongation jusqu’en 2018, avec une revalorisation du montant annuel versé par le groupe allemand à 20 millions d’euros par an, contre 11 millions auparavant, somme qui passera à 25 millions à partir de 2011. Un montant au final inférieur à la proposition de Nike, mais la DFB (au nom de la préférence nationale ?) venait tout de même d’obtenir le doublement de son contrat avec Adidas.
Premier appel d’offres
La FFF compte sur cette concurrence pour obtenir une revalorisation substantielle de son contrat. Pour la première fois, la fédération a procédé par un appel d’offres. Jusqu’ici en effet, le contrat avec Adidas, partenaire historique des Bleus depuis 1972, était reconduit automatiquement. Les ambitions de Nike font donc l’affaire de la FFF. Mais le maillot de l’équipe de France est-il sous-évalué ? Au regard de ses voisins européens, il semble effectivement accuser un certain retard. Pas sur l’Angleterre qui, avec son marché hors normes, possède un contrat hors normes. Umbro, repris récemment par Nike, verse ainsi 30 millions d’euros annuellement à la fédération britannique ! En revanche, les responsables de la FFF doivent sans doute tiquer d’apprendre qu’Adidas verse 11 millions d’euros à l’Espagne alors que l’équipe nationale, moins suivie que les clubs, n’a plus rien gagné depuis 1964 et un titre de championne d’Europe. Championne du monde en titre, l’Italie reçoit 16 millions d’euros par an de Puma. Un montant auquel aspire sans doute la fédération française. Mais s’il y a bien un maillot sous-évalué aujourd’hui, c’est celui du Brésil à qui Nike verserait 9 millions d’euros annuellement.