Changement d’époque. Nike sera le nouvel équipementier de l’équipe de France de football pour la période 2011-2018 après avoir remporté l’appel d’offres de la Fédération française de football (FFF) avec une proposition pharaonique de 42,6 millions d’euros par an !
Adidas, équipementier de l’équipe de France de football depuis 1972, a perdu le contrat avec la Fédération française de football (FFF). Son concurrent, Nike, lui souffle un de ses fleurons. Une chasse gardée pensait-on. Le conseil fédéral de la FFF choisira le mieux disant financièrement et qualitativement, avait prévenu Jean-Pierre Escalettes, président de la FFF. Avec une proposition de 42,6 millions d’euros par an (320 millions d’euros entre le 1er janvier 2011 et le 30 juin 2018), une dotation d’équipement de 2,5 millions d’euros par saison, ainsi que des primes de résultat, l’équipementier américain, après avoir racheté Umbro, démontre que son attirance pour le marché du football est devenue stratégique. A travers ce partenariat, nous nous engageons à soutenir le football français dans son intégralité, de l’équipe nationale à la pratique du football pour les jeunes, a déclaré Charles Denson, Président de Nike Monde.
Le nouveau contrat, qui n’entrera en vigueur qu’en 2011, propulse la France au sommet. Championne du monde 1998, double championne d’Europe (1984 et 2000), finaliste de la Coupe du monde 2006, la France devient la nation la plus chère du monde ! Le Brésil ? Ecrabouillé avec ses 9 millions d’euros annuels versés par Nike. L’Italie ? Larguée malgré les 16 millions d’euros du contrat avec Puma. L’Alle-magne ? Distancée alors qu’Adidas a renouvelé le contrat il y a quelques mois, sous la pression de Nike, pour 20 millions d’euros par an. Et même l’Angleterre, jusqu’ici la nation la mieux lotie avec un contrat Umbro à 30 millions d’euros, se voit délogée de son piédestal. On est loin des 10 millions acquittés par Adidas en 2004, date du dernier renouvellement de contrat avec la FFF.
Pour la première fois, la FFF procédait par appel d’offres
En soufflant les Bleus à son principal rival, Nike, déjà l’équipementier du XV de France et de l’équipe de France de basket-ball, déclenche une guerre du maillot jamais vu encore. Ce partenariat représente l’alliance idéale pour notre marque. Il va consolider le leadership mondial de Nike dans le football et nous assurer ainsi une prochaine phase de croissance encore plus forte. C’est un grand jour pour Nike, s’est réjoui le président de Nike Monde. C’est une opportunité exceptionnelle pour notre entreprise et notre marque en France, déjà leader sur le marché de l’équipement sportif, de continuer notre croissance dans le football et de développer des liens encore plus étroits avec tous les Français qui soutiennent leur équipe nationale, poursuit Fabrice Ducceschi, Directeur Général de Nike France.
En lançant un appel d’offres, pour la première fois de son histoire, la FFF, avec l’aide de Sportfive, a eu une riche idée. Après le camouflet reçu de la part de la Fédération allemande de football, qui a préféré reconduire Adidas alors que la proposition de Nike était bien supérieure, l’équipementier américain a pris sa revanche. Et c’est la France qui en bénéficie. Partenaire du Brésil jusqu’en 2018, Nike est aussi l’équipementier de Manchester United, de la Juventus Turin ou de Barcelone. Avec la France (500.000 maillots écoulés environ à l’occasion des grandes manifestations) dans son portefeuille, Nike reprend l’avantage sur Adidas. Les ventes de Nike dans le football sont passées de 40 millions de dollars à environ 1,5 milliard de dollars entre 1994 et 2006, permettant ainsi à la marque de devenir leader mondial dans le football, insiste d’ailleurs la firme de Beaverton. Reste que Nike fait un pari. En signant pour la période 2011-2018, Nike escompte que l’équipe de France soit aussi performante qu’elle l’a été au cours des dix dernières années.
C’est l’opulence à la FFF
Il y a trois ans, la Fédération française de football (FFF) était rouge de honte en présentant un déficit de 10 millions d’euros. La Fédération a, depuis, sérieusement redressé les comptes. Au 30 juin 2007, la FFF affichait un chiffre d’affaires de 162,4 millions d’euros, en hausse de 37,5% sur un an, avec un résultat positif de plus de 8 millions d’euros.
Après l’Euro, la FFF lancera une nouvelle consultation, cette fois-ci pour les droits de retransmission de l’équipe de France. Actuellement, TF1 verse 45 millions d’euros par an pour 9 matches des Bleus (plus 5 millions par match supplémentaire) jusqu’en 2010. Le contrat de diffusion de la Coupe de France s’achève également en 2010. France Télévisions et Eurosport se partagent l’épreuve contre 14,5 millions d’euros par an. Enfin, les contrats de parrainage (estimé à 2,5 millions d’euros par contrat), notamment ceux des principaux partenaires des Bleus (Carrefour, Crédit Agricole, Suez et TF1) sont également appelés à être renégocier.