L’image ternie de l’équipe de France de football est un coup dur pour la Fédération de la fédération française de football, qui tire de son produit-star une grand partie de ses recettes et la totalité de son bénéfice.
Les Bleus génèrent une grande part des recettes de la FFF. Lors de la saison 2008-2009, sur 204,9 millions d’euros de recettes, l’équipe de France a apporté 80,6 millions d’euros, ne générant que 39,9 millions d’euros de dépenses. Y compris les 10,2 millions d’euros de primes à la qualification pour la Coupe du monde versés aux joueurs et à l’encadrement technique. C’est autour des Bleus donc que la FFF a décidé de bâtir sa nouvelle stratégie marketing en internalisant notamment la commercialisation de ses produits. Exit donc l’agence Sportfive qui avait ce rôle jusquà présent.
La nouvelle stratégie a consisté à redéfinir le champ d’application des partenaires (équipe de France, Coupe de France ou football amateur), tout en réduisant leur nombre. De plus de vingt auparavant, ils ne sont plus que douze. Moins de marques, c’est plus de visibilité à ceux qui restent et une exclusivité sectorielle pour chacun. Une attention qui se paie. Auparavant, le ticket d’entrée du partenaire de premier rang était estimé à 2,5 millions deuros par an et sur quatre ans. Dorénavant, le PMU, GDF Suez et le Crédit Agricole déboursent 4 millions d’euros par an.
On descend d’un cran. Carrefour, SFR, Sport 2000, Ferrero et Toyota ont le titre de partenaires officiels moyennant 1,4 million d’euros par an. Fournisseurs officiels, Coca-Cola et Konami versent, eux, 500.000 euros annuels.
Nous avons aujourd’hui un chiffre d’affaires sponsoring qui avoisine les 30 millions d’euros. L’année dernière nous avions 24 et nous devions en plus verser des commissions relativement importantes et il nous restait environ 19 millions d’euros en net, indique le vice-président de la FFF Noël le Graët, en charge des finances de la fédération. La cerise sur la gâteau vient du nouveau contrat d’équipementier. En devançant la fin du contrat avec Adidas, la FFF a touché le gros lot. Nike a joué la surenchère. Le 1er janvier 2011, l’Américain remplacera la firme aux trois bandes moyennant 40 à 42 millions d’euros par an jusqu’en 2018. Adidas ne déboursait que 10 millions d’euros par an jusquà présent.
Lors de la prochaine saison, qui démarre dès après la Coupe du monde, le nouveau contrat télé avec TF1 doit se mettre en place moyennant 45 millions d’euros par an pour la diffusion de 11 rencontres. Un montant très théorique toutefois, puisqu’il est lié à l’audimat des Bleus et à la certitude pour TF1 de diffuser toutes les rencontres des Bleus. Pas de chance, M6 a déjà soufflé à la Une trois rencontres que l’équipe de France disputera à l’extérieur durant les éliminatoires de l’Euro 2012. On ne peut pas gagner à tous les coups non plus.