Principal sponsor cycliste avec un investissement estimé à 17 millions deuros par an dans son équipe professionnelle, Sky est désormais associé à plusieurs affaires. L’équipe qui porte son nom et la Fédération britannique (British Cycling) font l’objet de deux enquêtes. L’une est menée par l’agence antidopage britannique sur le dossier concernant le premier coureur du pays vainqueur du Tour de France en 2012, Bradley Wiggins. L’autre par l’organisme de financement UK Sport.
Il faudra plus qu’une petite phrase de soutien de Chris Froome pour sortir son équipe du guêpier dans lequel elle se trouve. Il a créé l’une des meilleures équipes du monde. Sans Dave Brailsford, pas d’équipe Sky, estime Froome dans un court communiqué. Il m’a soutenu lors des sept dernières années de ma carrière et je ne pourrais être plus reconnaissant pour les opportunités et l’expérience que j’ai eues, continue le Britannique, avant de reconnaître certains problèmes au sein de l’équipe. De son propre aveu, des erreurs ont été commises. Mais des protocoles ont été mis en place pour s’assurer que ces erreurs ne soient pas reproduites. Je sais qu’il faudra du temps pour que la confiance soit restaurée, mais je vais faire tout mon possible pour que cela arrive, comme tous les membres de l’équipe Sky, conclut le vainqueur des Tours de France 2013, 2015 et 2016.
Les nuages planent au-dessus de l’équipe Sky, victorieuse de quatre des cinq derniers Tours de France, et surtout de son manager Dave Brailsford, inquiétés par plusieurs enquêtes en Grande-Bretagne et désormais en proie aux soupçons.
Brailsford, à l’origine de l’exceptionnelle réussite de la piste britannique puis de son équipe de marque (Bradley Wiggins, Froome), pourrait même se retrouver sur la sellette. Bien qu’il se défende de toute infraction à la législation antidopage. Pour l’heure, ce sont les travaux de la commission d’enquête parlementaire (Chambre des Communes), suite à des allégations d’intimidation au sein de British Cyling, qui retiennent l’attention. Pendant les auditions, le sujet des AUT, les autorisations (de produits en principe interdits) à usage thérapeutique, a été évoqué. Il y a une différence fondamentale entre des fautes de procédure et des infractions, a plaidé Brailsford auprès de la commission.
L’affaire, qui suscite des remous en Angleterre où Brailsford et Wiggins ont été anoblis par la reine, est à même de déstabiliser l’équipe britannique. Même si, pour l’heure, les résultats ne s’en ressentent pas et si le manager rappelle le credo officiel: Notre mission est de gagner proprement, comme nous le faisons depuis huit ans. Le journaliste David Walsh, qui avait été appelé par l’équipe Sky à ses débuts pour étudier le fonctionnement interne dans un souci de transparence, a pris ses distances avec Brailsford. Au regard de la crédibilité qu’il estime perdue, le journaliste se disait convaincu, fin décembre, que le triple vainqueur du Tour, le Britannique Chris Froome, était propre mais estimait le départ du manager nécessaire. Pour l’heure, le sponsor Sky lui maintient sa confiance. Pour combien de temps encore ?