Le nouveau vélo de l’équipe de France de cyclisme sur piste porte le nom de L96. Développé par la société Look, l’équipement sert de vitrine à l’entreprise nivernaise qui a choisi le haut de gamme comme marché. Les performances des pistards français, très attendus à Londres, servent de références au fabricant.
Pour les Jeux Olympiques de Londres, Look a développé une bête de course. Le L96 est plus aérodynamique, plus léger, plus rigide avec une transmission de puissance améliorée. C’est une évolution du 496, le vélo utilisé à Pékin, annonce fièrement Eric Vanhaverbeke, directeur ventes et marketing de Look. Les champions français semblent unanimes sur ses qualités. Je suis entièrement satisfait. On a l’impression de ne faire qu’un avec le vélo, commente Grégory Baugé, champion du monde de vitesse.
Le développement a demandé deux ans et demi, en collaboration avec l’équipe de France avec notamment Grégory Baugé et l’entraîneur national Florian Rousseau, souligne le dirigeant de Look. A plusieurs reprises, les techniciens de la marque se sont rendus à l’INSEP, où s’entraîne le pôle France, pour des tests avant de faire valider les modifications lors de certaines épreuves de la Coupe du monde de cyclisme sur piste. Que ce soit pour le sport de haut niveau ou pour le grand public, une douzaine d’ingénieurs travaillent sur différents projets en parallèle. L’entreprise a fait de la technologie de ses produits, son meilleur argument de vente. Nous consacrons 11% de notre chiffre d’affaires à la recherche et au développement, confirme Eric Vanhaverbeke pour qui l’ADN de la marque se trouve dans l’innovation et la rupture. Plus de 200 brevets ont été déposés lors de ces dix dernières années.
Partenaire de la FFC depuis vingt-cinq ans
Partenaire de la Fédération française de cyclisme (FFC) depuis vingt-cinq ans, Look équipe les pistards français, ainsi que plusieurs sélections internationales. Pas toujours comme partenaire. La France bénéficie donc d’un avantage technologique sur ses adversaires. Sur la route en revanche, les coureurs professionnels disposent de leur propre cycle. Il existe une guerre économique pour être présent sur le Tour de France, décrypte le responsable du fabricant français. Mais une entreprise comme Look réalise 75% de son chiffre d’affaires (43 millions d’euros, ndlr) à l’étranger. Nous avons donc besoin d’être visible sur des courses à l’étranger. Parmi les principales formations du peloton, l’équipe Cofidis bénéficie d’un partenariat comprenant la fourniture de cycles, comme l’équipe Continentale Big-Mat. La marque fait preuve d’une présence hégémonique sur un outil indispensable au vélo : 50% des équipes du World Tour sont équipées de pédales Look !
Nous n’avons pas les moyens d’avoir un plan média classique, détaille Eric Vanhaverbeke. Pour le client final, voir des professionnels utiliser nos produits est un gage de qualité, continue-t-il. L’utilisation de nos produits par des athlètes de haut niveau nous pousse à l’excellence. Les contraintes sont maximales. On touche ici l’argument premier de la marque. Les produits qui sont vendus aux pratiquants sont les mêmes que ceux utilisés par les professionnels. Si la pédale automatique touche un grand nombre de cyclistes, Look est positionné sur le haut de gamme avec des cycles qui démarrent à 2.000 euros. Nous ne comptons pas revoir à la hausse notre budget sponsoring, même si notre chiffre d’affaires augmente. Nous préférons rester prudent.
Aujourd’hui, le concepteur de cycle n’a signé aucun contrat d’ambassadeur avec un coureur. Il l’avait fait par le passé avec Alberto Contador en 2010. Les questions de coût et la problématique du dopage ont conduit Look à abandonner cette politique, même pour les coureurs sur piste. Hormis la visibilité offerte grâce à un événement comme les Jeux olympiques, la visibilité est faible sur les épreuves de piste alors que les athlètes sont les F1 des vélodromes déplore Eric Vanhaverbeke.