Trois ans plus tard, Jean-René Bernaudeau va-t-il revivre le même épisode ? Le manager de l’équipe cycliste vendéenne s’interroge sur la poursuite du sponsoring de sa formation de la part d’Europcar. Le contrat avec le loueur d’automobiles se termine à la fin de l’année. Sans avoir l’assurance de voir son sponsor rester à l’issue de la saison, Bernaudeau cherche à augmenter le budget de son équipe. Mais pour ne pas connaître un épisode semblable à celui de la fin du contrat avec Bouygues Telecom, son précédent partenaire, il veut être fixé avant le Tour de France.
Europcar est touché par la crise… Difficile pour eux en ce moment d’augmenter le budget, donc on discute explique Jean-René Bernaudeau dans les colonnes de L’Equipe. Comment le manager a-t-il perçu l’arrivée d’Europcar auprès de l’ASM Clermont-Auvergne ? Contacté par la rédaction de Sponsoring.fr, le loueur automobile ne nous pas répondu. On cherche un cosponsor, indique Bernaudeau. Europcar, c’est 60% de mon budget. Et j’ai besoin de faire grandir l’équipe. L’équipe française ne fait pas partie du WorldTour mais dispose de plusieurs coureurs en devenir comme Pierre Rolland et Damien Gaudin. Bernaudeau souhaiterait les garder sous son aile. BMC a 20 millions (d’euros). Nous en avons 7, il nous en faudrait 9 pour faire ce qu’on a envie de faire. (…) On a des idées, manquent les moyens. (…) Moi, j’ai besoin d’un budget supérieur, pas pour rallier le WorldTour, mais pour pouvoir payer mes coureurs qui voient leur valeur marchande augmenter au fil de leur succès, pour affiner Gaudin, lui apporter un soutien technique, un préparateur mental… C’est évident que le patron de Sky pourrait lui faire gagner Paris-Roubaix plus vite que moi…
Par le passé Bernaudeau a déjà connu des miracles. Pour rappel, en 2010, Europcar avait signé in extremis un contrat pour entrer dans le peloton professionnel, en remplacement de Bouygues Telecom. Mais les conséquences de l’affaire Armstrong et la situation générale de l’économie semblent porter préjudice au Français. On vit une période difficile avoue Bernaudeau. Le cyclisme a une image déplorable mais nous, nous avons une bonne réputation. Nous avons vraiment envie de continuer avec cette équipe tant son potentiel est énorme. 5 millions d’euros, c’est le minimum que l’ancien coureur pro doit trouver pour assurer un avenir à ses coureurs. C’est tendu, ils (les coureurs) ne comprennent pas toujours les subtilités économiques du marché.
Voeckler est sous-payé par rapport à ce qu’il pourrait gagner ailleurs
Je n’ai jamais pratiqué l’inflation, je ne le ferai pas. Tous mes coureurs veulent rester. Même Thomas (Voeckler), qui est sous-payé par rapport à ce qu’il pourrait gagner ailleurs. Thomas figure parmi les dix sportifs préférés des Français, mais l’image du cyclisme est brouillée, même si sa rentabilité reste exceptionnelle, appuie Jean-René Bernaudeau. Une étape du Tour, c’est, en termes d’audience, deux fois la finale de Roland-Garros. C’est sans équivalent. En pleines négociations avec quelques entreprises en vue de la saison 2014, il assure que l’actuel partenaire de son équipe aura la priorité dans les discussions. Ils sont prioritaires car je leur dois d’avoir sauvé l’équipe il y a trois ans. Sans toutefois se bercer d’illusion : Europcar va-t-il poursuivre son activité ? Sous quelle forme ? Je n’en sais rien…
Je veux savoir avant le départ du Tour, je n’irai pas au-delà, il y a trois ans, ça m’a coûté cher sur le plan de la santé, se rappelle le manager. Là, je dirai l’état de la situation à mes coureurs qui ressentent tout cela comme une injustice. En 2011, aux Trophées Sporsora, Europcar avait été élu sponsor de l’année. Depuis, on n’a pas démérité. Rolland se demande ce qu’il faut faire de plus…