Faute de droits TV suffisants, le basket-ball français développe ses recettes marketing pour compenser ses faiblesses. Selon le dernier rapport de la Direction Nationale du Conseil et du Contrôle de Gestion (DNCCG), chargée dassurer le contrôle de la gestion administrative, financière et juridique des clubs affiliés à la LNB, le sponsoring est la première ressource des clubs de Pro A. Tour dhorizon des finances avant les finales de la Coupe de France le week-end prochain (4-5 mai) au Palais omnisports de Paris-Bercy.
Le dernier rapport publié par la Direction Nationale du Conseil et du Contrôle de Gestion (DNCCG) porte sur les comptes de la saison 2011-2012. Il en ressort que la Pro A affiche une situation nette cumulée de + 1,75 million deuros, et la Pro B redevient en situation nette positive à 750.000 euros. Le rapport précise aussi que ces chiffres ne doivent pas occulter les priorités et enjeux du basket professionnel.
Léconomie de la Pro A et de la Pro B reste caractérisée par une faiblesse des ressources, un endettement trop élevé en regard des recettes et fonds propres et des masses salariales insuffisantes pour rivaliser avec le gotha européen. Dans un contexte économique toujours tendu, léconomie du basket professionnel reste très stable. La situation nette cumulée des deux divisions saméliore de 0,4 M pour atteindre 2,5 M. En ce sens, le travail dune grande majorité de clubs professionnels de basket est à saluer selon Cyrille Muller, président de la DNCCG. La Pro A est une division très homogène où la plupart des clubs possèdent une situation nette positive, et sont donc capables de faire face aux aléas pouvant survenir lors dune saison sportive. Il est aussi intéressant de noter que la part des subventions des collectivités est en baisse et que les clubs de Pro A en sont de moins en moins dépendants, ajoute-t-il.
Sponsoring, subventions et recettes de billetterie devancent les droits TV
Les recettes sponsoring sont la première ressource des clubs de Pro A. Elles représentent à elles seules 47% des produits cumulés d’exploitation. Elles portent au total sur 31,5 millions d’euros pour 2011-2012. Les produits de sponsoring versés par les partenaires ont augmenté de 5% cette saison, après avoir augmenté de 6% en 2010-2011. Cela représente 2 millions d’euros par club de Pro A en moyenne.
Les droits télévisés (4e poste budgétaire après le sponsoring, le soutien des collectivités et les recettes de match) varient fortement selon que le club est engagé ou non en Coupe dEurope. Tous les clubs disposent dune base de revenus annuels de 80.000 euros au titre de la couverture de Sport + (2,3 millions deuros par an). Les clubs qui jouent le tour principal de lEuroligue perçoivent des droits télévisés supérieurs. Nancy, seul club dans cette situation la saison dernière, a ainsi touché plus de 780.000 euros de droits TV. Les clubs qui jouent lEuroCoupe et lEuroChallenge bénéficient dune légère hausse de leurs droits TV à 121.000 euros. Pas de quoi couvrir néanmoins les charges supplémentaires engagées pour ces compétitions (transports, primes, etc.).
La saison en cours inquiète la DNCCG. La saison 2012-2013 se déroule dans un contexte économique général très difficile. Cette conjoncture entraîne des aléas importants sur les recettes de sponsoring et rend encore plus nécessaire lextrême rigueur et prudence à court terme et lindispensable développement de ressources nouvelles et complémentaires à moyen terme, précise-t-elle. En clair, faute de droits TV significatifs, les clubs sont trop dépendants du marché du sponsoring.