Le groupe nucléaire public Areva, un des principaux sponsors de la Fédération française d’athlétisme (FFA) depuis 2009, mettra fin à son partenariat avec cette dernière au plus tard à la fin 2015.
Areva est notamment le sponsor-phare du meeting de la Ligue de diamant au Stade de France. Ces dernières années, son soutien financier (Areva finançait l’événement pour près de 850 000 euros) avait notamment permis la présence des plus grandes stars de l’athlétisme dans l’enceinte dyonisienne, en particulier Usain Bolt ou encore Renaud Lavillenie. Le contrat avec la Fédération française d’athlétisme (FFA), renouvelé en 2013, portait sur quatre éditions, dont deux ferme, avec renégociation chaque année jusqu’en 2016. Mais il est acquis que le fleuron du nucléaire français n’ira pas au-delà de l’édition 2015 du meeting.
2 millions d’euros à compenser pour la Fédération française d’athlétisme
Une décision à laquelle s’attendait la FFA. Nous prenons acte de la décision, imposée par la situation économique, souligne Bernard Amsalem, président de la FFA. Je ne suis pas inquiet, notre sport est attractif, nous avons déjà des contacts avec des partenaires potentiels. Entre le meeting de la Ligue de diamant et l’aide à la fédération, c’est un soutien de près de 2 millions d’euros qui s’en va.
Areva, en proie à des difficultés financières, est en pleine restructuration. En août, Areva a présenté des résultats semestriels avec 694 millions d’euros de pertes. Mi-novembre, le groupe annonçait suspendre ses perspectives financières pour 2015 et 2016, en raison notamment du retard du chantier de l’EPR finlandais (4 milliards d’euros de provisionnés pour ce projet, ndlr) et de décalages dans le calendrier de redémarrage des centrales nucléaires au Japon. En parallèle, la direction du groupe est renouvelée avec l’arrivée de Philippe Varin, ex-pdg de PSA, à sa tête. Dans ce contexte tendu, on peut comprendre que l’investissement dans la communication au travers du sport n’est plus une priorité, même si son montant était relativement modeste au regard de la taille du groupe.
Areva et la FFA travaillent ensemble pour assurer la meilleure transition possible avec de nouveaux partenaires désireux de s’engager aux côtés des athlètes français pour la prochaine olympiade, souligne Areva, détenu à près de 87% par l’Etat.
Pour combler le manque à gagner, la Fédération peut tout à la fois partir en recherche de plusieurs partenaires ou négocier un accord avec un sponsor similaire à celui passé avec Areva. Les deux options ont des avantages et des inconvénients. Dans le premier cas, le ticket d’entrée moins élevé (de l’ordre de 200.000 euros par an) serait accessible à plus d’entreprises. Mais il faut multiplier les négociations et les signatures de contrat pour remplacer l’apport d’Areva. Dans le second cas, la mission paraît plus simple en concentrant ses efforts sur quelques partenaires susceptibles de remplacer le champion du nucléaire. Mais le montant à investir limite nécessairement l’étendue des candidats potentiels.
Areva avait remplacé Gaz de France en 2009
En 2009, le meeting du Stade de France avait déjà perdu son sponsor-titre avec le retrait de Gaz de France. L’avenir de la réunion était alors en péril, jusqu’à l’arrivée providentielle d’Areva.
Depuis, l’athlétisme français a d’autres atouts à faire valoir avec une jeune génération montante conduite par son chef de file Renaud Lavillenie, l’homme qui saute le plus haut au monde.